Retour sur l'histoire et les tragédies du circuit des Essarts
Dernière mise à jour : 19 mai 2022

Le circuit de Rouen-les-Essarts est un circuit de course automobile français d’une longueur de 6,542 km, installé sur les communes de Grand-Couronne et d'Orival au sud de Rouen de 1950 à 1994. Le nom « Les Essarts » vient d’un village rattaché à la commune de Grand-Couronne en 1874.
Dès son inauguration en 1950, le circuit de Rouen-les-Essarts est considéré comme un des meilleurs circuits d'Europe avec ses stands modernes, des tribunes pour les spectateurs, et une large piste.
Le circuit, qui utilise des routes publiques encore visibles aujourd'hui, présente néanmoins quelques difficultés comme un virage pavé en épingle et des portions sans visibilité dans les parties boisées du parcours. Certains l'avaient ainsi affublé du nom de « petit Spa », en référence au circuit de Spa en Belgique.

Le circuit a accueilli cinq Grands Prix de France de Formule 1, dont le dernier en 1968 durant lequel le pilote Jo Schlesser meurt tragiquement dans l'incendie de sa voiture.
Par la suite, le circuit des Essarts accueille les courses de Formule 2 jusqu'en 1978 et est utilisé pour divers championnats automobiles français.
Moins rapide que les voitures, les cyclistes se sont également servi du circuit puisqu'il a accueilli les Tour de France 1954 et 1956 pour des épreuves de contre-la-montre. Il a également accueilli le Critérium national entre 1967 et 1971.
Un circuit à la longueur variable
À sa construction en 1950, la longueur du circuit est de 5,100 km. 5 ans plus tard, d'importants travaux d'agrandissement lui font atteindre les 6,542 km, lui permettant d'atteindre son apogée.
Les virages portent chacun un nom : « Six Frères », « Grésil », « Scierie » « Nouveau Monde » (du nom du hameau se situant à proximité), « Sanson », « Beauval », « L'Étoile », et « Paradis ».
La construction de l'autoroute A 13 traversant le circuit conduit à la réalisation de nouveaux travaux qui vont réduire la longueur du circuit est réduite à 5,543 km. En 1974, une chicane permanente, est construite au virage des Six frères et sera nommée « chicane des Roches ».
Un lieu de nombreuses tragédies
Plusieurs tragédies ont émaillées l'histoire du circuit des Essarts. Au total, 3 pilotes y perdront la vie.
Le 28 juin 1970, en Formule 3, Denis Dayan avec sa GRAC va s'écraser de face dans le rail de la courbe des Six frères à la suite d'une défaillance technique et meurt quelques jours plus tard des suites de ses blessures.
Dans la même journée, en fin de course Jean-Luc Salomon trouve la mort au virage de la Scierie. Durant un accrochage impliquant 5 voitures, sa Martini s'est élevée dans les airs et est retombée sur l'arceau d'une autre voiture. Transporté par les commissaires, il décédera dans le poste médical du circuit. Jean-Luc Salomon devait faire ses débuts en Formule 1 le dimanche suivant au circuit de Charade sur une Lotus.
Enfin, Jo Schlesser meurt lui tragiquement dans l'incendie de sa voiture en 1968.
La fin d'un mythe
Le circuit des Essarts est fermé en 1994 car plus assez rentable et jugé trop dangereux. 5 ans plus tard, la démolition des tribunes et des stands est achevée. Le secteur pavé du Nouveau monde est également asphalté.

Un nouveau circuit devait être réalisé à Mauquenchy mais la mise aux normes du circuit de Nevers Magny-Cours pour la F1 a mis un terme au projet. Ce dernier a été transformé et est devenu l'hippodrome de Rouen-Mauquenchy.
Aujourd'hui les automobilistes qui descendent vers le rond-point d'Orival depuis l'autoroute passe sans le savoir sur une portion d'un des circuits les plus célèbres de son époque...
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