- Rédaction TST Radio
Album Review : Ennemis des No One Is Innocent
L’histoire de No One Is Innocent débute en 1993. « La peau » est leur premier titre à se faire remarquer (du Grand Canyon au Yémen, la peau est la même). C’est un groupe énervé, conduit par son charismatique chanteur : Kemar.
Un peu d'histoire...
Ils se séparent en 1998, mais en 2004, ils reviennent présenter l’album REVOLUTION.COM, avec Kmille, DJ aux samples : bon mélange de rock puissant et d’électro. En 2015, c’est PROPAGANDA, avec les titres « Silencio » mais surtout « Charlie Hebdo » et « Djihad propaganda » qui font écho aux attentats de janvier à Paris, avant ceux du 13 novembre…
D’ailleurs je me souviens de No One en concert à La Traverse (à Cléon - 76), le 2 décembre 2015, quelques jours seulement après le drame, quand Shanka - gratteux du groupe - déclame un texte en brandissant sa guitare, qu’il présente comme une arme. J’en ai encore les poils qui se dressent en y pensant : émotion pure !
No One aura fait plusieurs dates au Stade de France, en première partie d’AC/DC (en mai 2015) et des Insus (en septembre 2017).
No One, c’est…
Kemar (Marc Gulbenkian) au chant.
Shanka (François Maigret) aux guitares. Bien connu des amateurs des DVD pédago du magazine Guitar Part, il y a quelques années.
Popy (Bertrand Laussinotte) aux guitares.
Thunder B. (Bertrand Dessoliers) à la basse. Qui accompagne aussi la chanteuse Anaïs.
Gaël Chosson à la batterie.
Ennemis, le nouvel album des No One is Innocent
Le dernier album en date, c’était FRANKENSTEIN, en 2018. Plus de trois ans que j’attendais du son neuf !
Alors… Voici leur toute dernière production : ENNEMIS, sorti ce 1er octobre 2021.
11 titres dont un instrumental. La recette classique de No One : du METAL, des gros riffs pour te faire headbanger + des textes coups-de-poings-dans-le-foie. De l’humain, du social, du politique, du citoyen. De la vie, quoi… Qui décoiffe grâââve ! Qui décrasse les oreilles et le cortex préfrontal !
Textes principalement écrits par Kemar, avec parfois la participation de Emmanuel De Arriba.
Musiques signées Shanka + Popy + Kemar.
Responsables de la réalisation : Shanka et Charles Schutter. Album enregistré à Bruxelles. Pochette de Carlos Olmo.
ENNEMIS… Au pluriel. Dédié sans doute à toutes celles et à tous ceux qui ne vont pas apprécier l’album : les tireurs de LBD, les dirigeants du CAC 40, les requins de la Finance, des médias et des ministères, les intégristes de tous poils, les xénophobes, les extrémistes nostalgiques, … et j’en passe !
L’album est d’une efficacité redoutable, taillé pour la scène : la musique balancée à un volume élevé mais avec une voix toujours en avant, compréhensible, pour diffuser les messages. Un album de veille citoyenne, pour alarmer nos consciences endormies.
L’album ouvre sur les aboiements du DOBERMANN : un single bien en vue. Chien de garde de notre liberté, aux crocs acérés contre l’obscurantisme. Tu n’auras pas ma haine rappelle les attentats de l’effroyable vendredi 13 novembre 2015. Mais La résistance emmerde la haine nationale est scandé, comme un hymne 2.0 des Bérurier Noir, sur le web et sur le terrain.
LA CASTE : à propos des cols blancs, sortis du même moule, de la même école. A propos d’un Président et de ses amis du MEDEF. Des consanguins en uniforme : ça claque ! Avec les gimmicks musicaux qui accrochent bien.
LES FORCES DU DESORDRE : single lancé en juin et vidéo sortie en septembre. Les No One n’ont pas embrassé un flic, non… Surtout pas celui qui éborgne les gilets jaunes à coups de Balle de Défense, en tous cas. Regarde en face les mutilés dans les yeux, sur une tournerie de toms et des riffs tranchants.
NOUS SOMMES : hymne rebelle, à hurler en chœurs lors des concerts. Hardcore, encore et encore.
HUMILIATION : Bernard, qui vient de mourir, savait le prix d’une entreprise sacrifiée, raflant au passage un max de bénefs. Chanson pour les laissés-pour-compte des plans sociaux, pour les ouvriers, les salariés humiliés, victimes du rouleau-compresseur des actionnaires. Comme une balle dans le dos, qui fait mal.
ARMISTICE : superbe instrumental signé Shanka. Avec guitare acoustique, piano et viole de gambe - rien que ça ! Une respiration, une pause au milieu des riffs.
LES HYENES DE L’INFO : sur le JT qui trône à l’écran comme la grand-messe d’une religion médiatique. Sur les chaînes d’info en continu qui distillent le sordide. Bad buzz et rumeurs. Sur le téléspectateur qui consomme l’info en esclave moderne, attaché à ses chaînes. Pourvu que ça saigne !
POLIT BLITZKRIEG : pamphlet sévère, au premier degré, sur les dommages du Pouvoir actuel. Santé… Education… Les réformes express, les ordonnances, les lois votées à l’arrache. Juste pour renvoyer l’ascenseur aux copains !
WE ARE BIG BROTHER : à propos du web et de son illusion de liberté. George Orwell dans 1984 n’avait pas pensé qu’un réseau numérique mondial pourrait un jour autant aider Big Brother à nous espionner et à nous manipuler. Prisonniers de la toile !
BULLDOZER : refrain anglais, quasiment disco. En résistance à l’Etat d’Urgence que nous vivons maintenant. Restons vigilants ! Que la liberté ne soit pas le monde d’hier…
AUX ARMES, AUX DECIBELS : titre avec Stéphane Buriez (hurleur du groupe Loudblast) aux chœurs barbares. Rappelons que Loudblast passera à Rouen les 30 et 31 octobre 2021, à l’Antre du malt, pour le Craft Beer Rock Fest… Hardcore dans la peau, lève le poing et montre les crocs ! Ou la suite de NOUS SOMMES, avec la gueule du DOBERMANN grande ouverte.
Bon résumé final de cet album : davantage de bruit, davantage de sueur ! Du grand No One !!! Une belle invitation à se bouger : en concert… et dans ta vie !
Eric
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