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  • Rédaction TST Radio

Rencontre avec Franck Corey, musicien voyageur


Franck Corey canada
Franck Corey, le musicien voyageur @Franck Corey

Certains artistes ne peuvent que s’inspirer au travers de l'évasion, de la découverte et du voyage.

Franck Corey, auteur-compositeur-interprète français, revient d'un grand voyage en solitaire à travers le Canada dans lequel il a trouvé l'inspiration pour écrire, composer et filmer les grands espaces du Nord. De ce périple en ressort un nouveau clip « Où Aller » qui suit le précédent, «Parti hier », tourné sur l’île de La Réunion. Il nous raconte comment son périple s'est passé et la façon dont il s'y est pris pour créer, tout en voyageant.


D’où est parti ce choix de travailler ta musique en voyageant ?


La seule façon que j'ai trouvé pour capter une inspiration vraie et authentique, c'est le mouvement et la découverte. Lorsque tu n'es pas chez toi, hors de ta zone de confort, en contact avec la nature ou avec l'ailleurs, cela t'ouvre un champ infini de création.



Comment tu t'es organisé pour préparer ce « roadtrip créatif » au Canada?


Il a fallu que j'aménage ma voiture de façon à être autosuffisant : je devais pouvoir vivre, dormir et travailler ma musique dans ce même lieu. Cela est passé par la mise en place d'un système électrique branché à la batterie de la voiture. Le fait de rouler remplissait une batterie annexe et c'est cette dernière qui me permettait de brancher mon ordinateur entre autre. Parfois dans mon parcours, j'étais donc obligé de quitter un lieu pour que les batteries se rechargent en roulant.

J'ai aussi ajouté des données internet à mon mobile. Cela est très utile pour les musiciens s'ils doivent communiquer avec d'autres musiciens, envoyer des idées, des démos etc. Internet n'est donc pas un problème mais attention à la région dans laquelle on est ! Pendant quatre jours au passage dans les Rocheuses, je n'avais aucune connexion.




De quel matériel audio as-tu eu besoin pour travailler ?


Aujourd'hui, les musiciens ont beaucoup de chance à ce niveau-là. Il suffit simplement d'avoir un ordinateur, une carte son, un micro, un casque et un petit clavier-maître pour pouvoir composer. Cela prend finalement très peu de place et c'est très léger. Lorsqu'on voyage en travaillant sa musique, on pousse la liberté du home studio encore plus loin puisqu'on ne travaille pas sur un même lieu. Ce concept pourrait s’appeler finalement le « free studio ».

Certains musiciens voyageurs vont encore plus loin, comme l’artiste Thylacine. Il s'est créé un studio dans un grand van aménagé avec lequel il fait le tour du monde. Quel artiste inspirant !

Je pense que les artistes doivent s'affranchir de cette règle de devoir rester enfermés dans une ville-capitale pour être légitimes en tant qu’auteurs-compositeurs-interprètes. Les temps ont changé, la technologie nous permet d'être créatif partout et tout le temps, alors autant en profiter.



Quelles sont les difficultés auxquelles tu as dû faire face ?


Il faut faire attention à ne pas se laisser happer par l'énergie du voyage en ne plus pensant à travailler. Parfois lorsque je revenais de longues randonnées, je n'avais pas la tête à replonger dans mon ordinateur. Il faut installer une sorte de routine. De mon côté, je composais, mixais, regroupais des idées toujours le soir, mais aussi les jours de pluie où il n'était pas possible de sortir.

Il faut aussi prendre garde aux vols en fonction des lieux où tu es. Tout ce matériel avec lequel tu travailles (ordinateur, caméra…) peut attirer la convoitise.



En quoi la nature est une source d'inspiration pour toi ?


Ce que je vois dans la nature, c'est une espèce de calme immobile et immuable. Tout va très vite dans nos vies aujourd'hui et pouvoir se reconnecter à cette vérité est nécessaire. La nature apporte de la musique car elle est la musique en elle-même: les feuilles d'arbres qui frissonnent, l'eau qui coule, la glace qui craque…Le fait de se sentir loin de tout permet aussi une vision globale du monde et l'écriture des paroles est tout à coup plus fluide.




Quel a été ton meilleur moment durant ce voyage ?


Le plus marquant pour moi a été le passage par les Rocheuses canadiennes. Les paysages sont sensationnels et uniques au monde. J’ai eu la chance d’arriver alors qu’il neigeait, ce qui était très rare pour la période (début septembre). Le lendemain, les panoramas étaient saisissants: la verdure en bas des montagnes contrastait avec les sommets enneigés. Toujours dans les Rocheuses, j’ai roulé pendant plusieurs heures sur la route des glaciers qui est considérée comme étant la plus belle au monde. J’en ai encore des frissons: la beauté est à droite, à gauche, en haut et en bas. Je peux vous dire que quand on voit ça, l’inspiration n’est plus à rechercher, elle vient directement!




Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent faire de la musique tout en voyageant ?


Je leur conseille d'avoir du bon matériel, car si un des éléments est défectueux, cela peut venir vraiment contrarier le projet voir l'anéantir totalement. En fonction de l'endroit où nous nous trouvons il n'y a pas d'atelier de réparation. Les réparateurs de matériel de musique ne se trouvent en général que dans les grandes villes.

Je conseille aussi d'être patient et persévérant à l'étape de la préparation du voyage, et surtout celle de l'aménagement du van s’il y a lieu.

Si l'on veut partir l'esprit plus tranquille, je conseille de partir seulement avec un cahier, un crayon et un enregistreur. Certains artistes composent et écrivent seulement en voyageant, puis regroupent toutes leurs idées une fois rentrés dans leur pied-à-terre.


Les vidéo-clips « Où Aller » et « Parti hier » sont disponibles sur la chaîne YouTube de Franck Corey.

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