ASTONVILLA en concert le jeudi 18 Septembre au Trianon transatlantique de Sotteville-lès-rouen
- Fabien Pastor
- il y a 2 jours
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Avant son concert au Trianon Transatlantique le jeudi 18 septembre, Fred Franchitti du groupe Astonvilla a accordé une interview à Fabien Pastor.

Fabien : Tu te souviens de tes tout premiers pas dans la musique ?
Fred (Astonvilla) : Oui, j’avais 12–13 ans. Mon frère jouait du piano depuis deux ans déjà, et moi je suis arrivé là-dessus. En parallèle, lui voulait vraiment être dans le cinéma. Finalement, aujourd’hui, il fait de la photo et de la vidéo, donc quelque part il a réussi à rejoindre cet univers, en tout cas l’audiovisuel. Et ce qui m’a donné envie de faire de la musique, soyons sincères, c’est aussi les films. À 13–14 ans, c’est ça qui m’a marqué. C’est la vraie raison de pourquoi j’ai commencé.
Fabien : Dans tes textes, on sent beaucoup la passion de la littérature. Quel rôle joue-t-elle pour toi ?
Fred : La littérature est une compagne indispensable. C’est une manière de m’exprimer, de garder un équilibre mental, parce que c’est précieux et ça aide à dire ce qu’on ressent. Ça libère. Ça permet de mettre des mots sur des problèmes ou des émotions que je n’arrivais pas à capter autrement. Et soyons honnêtes : on n’a pas toujours les armes pour ça.
Fabien : Tu parles souvent d’indépendance, de labels. Tu as créé ton propre label, c’était quelque chose qui te tenait à cœur. Comment tu vois ça aujourd’hui ?
Fred : J’ai eu la chance d’avoir un contact qui m’a permis de lancer ce label. Pour moi, les valeurs, c’est vraiment “à l’ancienne” : jouer des concerts, faire des tremplins, chercher des open mics… garder ce côté artisanal qui fait découvrir des artistes. Aujourd’hui, je suis fier de ce qu’on a construit. On est une douzaine, une vraie équipe soudée. On a commencé à La Rochelle, totalement indé, et maintenant on va même avoir des bureaux à Paris. C’est une étape importante. Bien sûr, convaincre des groupes n’est pas simple : beaucoup veulent être indépendants et tout faire eux-mêmes. Mais je veux garder cette essence-là, ce côté artisanal.
Fabien : Et la technologie ? La MAO, l’IA… tu les vois comment ?
Fred : La MAO, c’est un grand sujet. Ça ne fait pas spécialement peur, mais tu te demandes où ça va aller. Je pense que ça va se tasser, qu’on reviendra à quelque chose de plus équilibré. La MAO, c’est déjà très bien, il y a énormément à faire avec ça avant même de parler d’IA. On peut faire beaucoup aujourd’hui sans passer par l’IA. Après oui, l’IA existe, on peut en faire quelque chose… mais ce n’est pas du tout dans ma manière de voir la musique. Ça ne m’attire pas.
Fabien : Il y a eu aussi une parenthèse restauration : tu as ouvert un restaurant à Marseille en 2021, en pleine période Covid. Comment tu l’as vécue ?
Fred : Oui, j’aimais vraiment la cuisine et j’avais envie de tenter. Mais c’était trop physique pour moi. J’ai quand même eu la chance de progresser, de passer de commis à cuisinier, de vivre ça à fond. Mais ça restera dans un cadre familial, pour les copains. Ça restera une deuxième passion, pas plus.
Fabien : Parmi tes rencontres, laquelle t’a le plus marqué ?
Fred : Alain Bashung, sans hésiter. Je l’ai rencontré deux fois. C’était un homme formidable, d’une classe incroyable. Il m’inspire encore aujourd’hui. C’est la rencontre de ma vie artistique.
Fabien : Et parmi les artistes actuels, qu’est-ce qui t’a marqué récemment ?
Fred : Le groupe de métal L’Imparfait, avec une chanteuse incroyable. Elle m’a bouleversé, surprise, vraiment impressionnante. Je pense que ce groupe va marquer son époque. Il y a aussi Ecca Vandal, un groupe australien avec une chanteuse tout aussi impressionnante. J’aime aussi Fontaines D.C., Idles… et récemment, j’ai vu Arthur Teboul de Feu! Chatterton dans une version pianiste, où il reprend Radiohead en français. Ça m’a mis une claque.
Fabien : Est-ce que tu as un souvenir de scène particulière qui te reste gravé ?
Fred : L’Élysée Montmartre. C’était une scène mythique, une ambiance incroyable. J’étais emporté par le moment, et pour moi, c’est un des plus beaux concerts que j’ai vécus. Il devait se jouer en semaine, mais j’ai insisté pour qu’il ait lieu le week-end. Et ça a changé la donne : le public était là, disponible, prêt à vivre ce moment. On a vraiment partagé quelque chose d’intense. Pour moi, c’était une expérience totale, à la fois musicale et humaine.
Fabien : Et ta vision du live aujourd’hui ? Qu’est-ce que tu as envie de proposer, notamment pour les prochains concerts, comme à Rouen le 18 septembre au Trianon Transatlantique ?
Fred : J’adore l’intimité d’un live acoustique, être proche du public, c’est quelque chose que j’aime beaucoup. Mais j’aime aussi quand ça bourrine, quand c’est plus violent. Du coup, ce qu’on prépare, c’est une première partie acoustique, plus intime, suivie d’une deuxième partie beaucoup plus rock !
Retrouvez Astonvilla au Trianon transatlantique le 18 septembre. Retrouvez la billetterie ici.
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