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Rédaction TST Radio

La Bulle littéraire d'Eulalie : Interview de Yannick Provost pour "Je me souviens plus très bien"

Dernière mise à jour : 21 janv.

Retrouver l'interview de Yannick Provost prix du polar normand 2024 pour son polar Je ne me souviens plus très bien par Eulalie le 8 janvier 2024








Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans la bulle littéraire au programme. J'ai la chance d'avoir un auteur sur le plateau ce soir, Yannick Provost. Bonsoir.

Comment vas-tu ?


Très bien, très bien,

 

L’une de te tes premières radios, je crois, pour présenter ton œuvre. Alors, pour vous mettre dans le contexte.

Imaginez l'espace d'un instant, vous vous réveillez sur une aire d'autoroute, dans votre voiture criblée de balles et vous entendez, aux informations de la radio, qu'un braquage vient d'être réalisé. Est-ce vous ? vous ne savez pas puisque vous n'avez plus de souvenirs.

Tu as donc écrit un roman noir, plein de suspense glaçant, et c'est surtout le polar normand 2024. Alors je voudrais d'abord savoir à quel moment tu t'es dit que tu allais écrire, et ton parcours d'écrivain. Il commence quand au plus loin.


Au plus loin, je dois avoir quinze ans. J'ai envie de faire quelque chose, parce que j'ai découvert qu'il y avait des gens qui mettaient des mots dans des livres, qui racontaient des histoires, et que moi, ça m'emmenait super loin. Et que j'avais envie de faire ça. Donc, j'ai commencé à faire comme tout bon adolescent à faire des gribouillis. Après, ça s'est un peu calmé, puis c'est revenue une vingtaine d'années, même un peu plus, et j'ai eu la chance de pouvoir échanger brièvement avec un certain Paul Auster. Il m’a encouragé en me disant : « non, non, tu lâches jamais si tu as envie ça le fera ». Et ça s’est fait, j'ai posé ça, j'ai mis ça de côté pour avoir une autre vie professionnelle pendant un certain nombre d'années et quelques quatre ans maintenant.

Après la sortie de mon premier, Tu joues tu meurs ! , et depuis, c'est une addiction.

Donc, il se passe pas une journée sans écrire, sans essayer de vous trouver des histoires que je n'ai jamais lu.

 

Donc comment ça se passe tes journées d'écrivain, pour dire que t'as un planning d'écriture…

Je n'ai pas de planning d'écriture, en revanche. Une journée sans écrire, j'aurais passé une journée de foutue. Mais c'est difficile à trouver, c'est un vrai besoin.

 

C'est un jogging d'écriture.

 

De toute une façon, c'est un entraînement.


Donc ton roman s'appelle, Je ne me souviens plus très bien, et c'est écrit en dessous : « un roman policier, mais pas que », pourquoi ?


Alors le "policier, mais pas que" c'est la tagline de ma maison d'édition qui est La Jouanie. Pourquoi ? parce que, finalement, dans le roman noir, on y met tous en dehors de l'histoire, un peu nous, et le roman noir souvent été social, pour ne pas dire sociétal et on s'est toujours confrontés aux grandes peurs ou grandes craintes que peut avoir la société dans toutes les différentes époques, et ce depuis, grosso modo, Edgar Alan Poe qui a dû écrire le premier.

 




Et on en parlait tout à l'heure, donc de tout ce qu'étaient les éditeurs, ou il y a même des éditeurs spécialisés roman noir. Mais comment on défend son livre, son bébé, son projet, pour l'envoyer jusqu'à un éditeur et dire : « moi, je veux qu'il soit publié et vous allez me le publier ».

 

Alors, On ne fait pas comme ça. On fait beaucoup d'essais. On se prend des murs, des portes, on réapprend à travailler et puis, à un moment donné, on le fait avec suffisamment de sérieux parce qu'on découvre que c'est un vrai métier, que, effectivement, on remet son travail plusieurs fois. Puis après, c'est juste une rencontre, on va dire que c'est le bon moment et les choses se font naturellement. Les choses se font naturellement sur le premier, bien après. Le premier entraîne un dossier, mais à condition bien entendu qu'il y ait quand même quelques ventes et quelques lecteurs.



Bien sûr, donc, ce roman est un roman, comme je disais, plein de suspense, un roman noir. Donc trifouiller un petit peu les tripes, qu'on n'a pas forcément envie d'imaginer. Mais comment ça t'est venu cette histoire là ? C'est une histoire vraie d'un cauchemar. Un matin, tu t'es réveillé, comme ça, tu t'es dit : « ça, une super histoire. Faut que je l’écrive »


Deux choses.

Le premier, c'est ma région d'adoption, qui est la Basse-Normandie. Donc, pour le coup, ça se déroule en forêt d'Écouves. C'est un lieu qui m'a adopté, maintenant, il y a plus de vingt ans.

Donc, j'avais quand même envie de poser une histoire dans ce lieu-là, parce que la campagne il ne se passe pas toujours que des petites fleurs bleues et puis les Parisiens qui viennent s'installer le week-end. Il y a aussi la souffrance et aussi de la dureté.

Et un matin, lundi matin, j'ai une de mes collègues. Qui est venu vers moi, et je la regarde elle a une sale tronche "t’as des baloches sous les yeux à n’en plus finir". Et c'est là où elle m'a dit: « non. Mais je me suis levée à deux heures ce matin, je suis allé sur une aire d'autoroute, sur l'A13, parce que j'ai un de mes amis qui a perdu la mémoire, qui a fait le dernier numéro de téléphone qu'il avait fait, mais c'était le mien. »

Donc comme quoi ça arrive vraiment de pouvoir perdre la mémoire de cette manière, et j'ai trouvé que c'était juste un début de roman formidable.


C'est un truc de dingue.

Comme quoi ? le cerveau, il se passe des choses en deux fois là où on n'est pas forcément prêt.

Donc ma question après moi. J'ai adoré tout le livre. Forcément, je pense que mes chers auditeurs savent à quel point j'aime les polars, mais je voulais savoir, toi, c'était quoi ta partie préférée à écrire ? Est-ce que c'est le frisson du dernier chapitre, la peur du premier ?

J'ai pris un grand moment de plaisir à écrire le prologue, j’écris rarement des choses un peu… Qui remue les tripes. On va dire parce qu’on va pas tout dévoiler mais je me suis vraiment beaucoup amusée à l'écrire et à le réécrire pour faire en sorte qu'il soit un peu matraquant


Mais c'est vrai que dès le début, on rentre dedans, ça nous retourne un peu. On se dit : « oula, dans quoi on va partir », et puis ça part tout seul.


Et puis après, ça se calme et ça part tout seul. Oui, c'est normal, sinon ce ne serait pas un roman noir.


Comme tu l'as dit. Ça venait donc d'une histoire, plus ou moins vrai, mais le personnage principal, ou même les autres personnages, tu les sors de ta mémoire ou tu prends des connaissances de la famille ou même un alter ego de toi-même ?


Non, non, Les personnages. En fait, je pense qu'on vit à plusieurs quand on écrit.

On vit à plusieurs pendant des mois. Donc, effectivement, moi j'ai vécu avec Camille, Ronan, Madeleine et toute ma clique. Ils sont assez nombreux, comme à chaque fois. Non, je le sors juste parce que c'est le bon personnage, au bon moment, et il m'a fallu un petit peu de temps pour les détourer, pour les personnifier, mais pas trop parce que faut que faut que peu de détails, finalement, physique, juste suffisant pour que le lecteur puisse se faire une idée. Maintenant, je suis incapable de vous dire si Ronan il fait un mètre quatre-vingt douze ou quatre-vingt-six.



Mais même en tant qu'auteur, t'as pas une vision précise ?

J'ai essayé. Non, je préfère vous laisser ce plaisir de vous mettre en tête.

 

C'est vrai de toute façon, plus c'est détaillé. Moins, on s'accroche au personnage finalement, vu qu'on se crée notre bulle quand on lit : c'est, le principe, tu l'as dit également. T'adore donc la Basse-Normandie, c'est pour ça que c'est ce premier livre qui se passe en Normandie ?

 

Oui, c'est le premier qui se passe en Normandie, le tout premier, Tu joues tu meurs !, se passait entre Singapour, Helsinki, la région parisienne et atterrissez à Saint-Malo. Beaucoup de voyages. Le second, Il ne rentre pas ce soir. Lui était un pur polaire parisien qui se passait en une nuit dans Paris et sa proche banlieue. Et là, effectivement, fallait quelque chose qui soit purement normand, parce que faut toujours changer, jamais dire, jamais se répéter

 

Rattacher à tes souvenirs comme tu disais, ta région un peu de cœur.

 

Des souvenirs, et puis des endroits que j'ai découvert, des endroits où je me sens pas forcément très, très bien. Je suis un grand malade mental, je ne supporte pas la forêt. Donc, bien entendu, je l'ai placé en forêt d'Écouves parce que c'est sans doute l'endroit où je me sens le plus mal à l'aise. Donc, je pense que ça transpire un peu dans les lignes. J'espère en tout cas. C'est pour ça qu'il fait. Quand c'était agréable, c'était agréable.

Comme ça l'auteur donne le suspense qu'il ressent.


Au lecteur, tu montres donc un village qui est en pleine révolte. C'était important pour toi, à côté de cette idée de roman noir, de montrer des détails de la société comme ça ?


C'est le même « mais pas que » dans le roman policier. Voilà, j'aime bien toujours.

Venir égrainer deux, trois petites choses. Et là, effectivement, les tensions sociales m'intéressaient, tout comme dans le deuxième, c'était plutôt soit le trafic de drogue, ou comment une jeune femme peut s'extraire de sa condition en banlieue, ou, dans le premier, la technologie. À chaque fois, je n'achète pas aux choses, rajouter un prisme, un, un aspect social, en fait, pour faire réfléchir. Détendre la pression.





Du coup, on va parler de choses concrètes puisque, comme je l'ai dit, donc, tu es le prix polar normand 2024.

Comment on reçoit un prix normand ? Est-ce que c'est l'auteur qu'envoi son livre qui soit sélectionné, ce que c'est un hasard ? Comment on sait, comment ça se passe là ?

 

La genèse de ce prix en fait. Je pense qu'il faudrait parler à mon éditeur. Y un moment donné j'ai reçu un coup de fil de mon éditeur me disant que ça serait bien que tu sois à Lisieux plutôt vers cette date-là parce que vous êtes trois finalistes et …


Une belle surprise.


Donc tu prends ta petite voiture ce soir-là, tu vas sur Lisieux et tu reçois ton prix de la part de François Saint-Chabaud et toute son équipe. Et c'est un vrai plaisir, parce qu'effectivement c'est sa récompense : plusieurs mois de boulot.


C'est une concrétisation même du travail d'avant, des autres livres. Ça nous donne, comment dire ? 


Comme une légitimité


Donc, forcément, quand on gagne, on est super content. Mais en plus de la petite étiquette. On gagne quoi à avoir un prix littéraire?


On gagne, on se fait dorer l’égo. On adore ça. On gagne pas grand-chose, même rien, si ce n'est qu'il montre son petit bandeau sur son livre et le fait d'avoir été reconnu, parce que c'est toujours sympa de se fritter avec les copains pour savoir. Je ne connais pas un auteur qui vous dira que ce n'est pas bien de recevoir un prix. Oui, c'est toujours très, très satisfaisant.

 

C'est vraiment la seule reconnaissance, dans le monde littéraire

 

C'est une reconnaissance qui vient des lecteurs et ça c'est vraiment agréable.

 

(Joulia)

Oui, j'avais une question, je voulais faire un petit Écho à la musique. J'ai cru comprendre, j'ai cru lire dans un article, que vous aimiez beaucoup la musique.

 

Mon deuxième roman était complètement axé sur le jazz.

 

Ma petite question, c'était de savoir si vous écriviez en musique ?

 

Alors quand j'écris, j’aime bien avoir du bruit. Écrire en musique, oui, mais plutôt BO de film.


Oui, d'accord, a quelque chose de très cinématographique qui vous emmène, qui serait, en fait,

 

Qui ne vient pas déborder non plus sur la concentration, l'imagination parce que quand on va chercher une tournure de phrase ou quoi que ce soit, faut juste avoir le fond. En ce moment, je suis sur la BO de Tron.


D'accord et vous avez écrit justement ce livre. Qui a et qui a reçu ce prix ? sur quel BO ?


Là j’ai plus souvenir, dans les deux premiers, je sais qu'il y avait des playlists à la fin, car c'était vraiment agréable, c'était complètement immergé dans.  Celui-ci, j'ai voulu le faire sans musique. Ça ne m'a pas empêché d’en écouter. J'ai dû arriver sur de la Bo, et puis j'ai dû alterner.


(Eulalie)

Pour rebondir sur la question, mais c'est super intéressant. Et puis, j'avais déjà entendu parler les auteurs qui écrivent en musique. Est-ce qu'on se cantonne, on va dire à une seule playlist, ou à chaque jour ça va changer, ou même ça, à peu près dans la même ambiance. On garde vraiment une musique ?


Ça dépend. Sur celui-ci, non je sais plus très bien. Le premier était très, très pop-rock. Le deuxième, c'était vraiment Milles, celui que j’ai fini ce week-end on est plus retombé sur du pop-rock. J'ai même découvert Taylor Swift et les swifties


Et comme quoi, on en apprend toujours.

Moi, je l'ai su un petit peu avant l'émission, mais tu as un livre, donc, qui est écrit et un autre qui est en cours d'écriture.


Le prochain polar ait été finalisé ce week-end est le prochain à être édité ce ne sera pas un polar et arrivera cet été. Je vous parlerai d'autre chose.

 




Est-ce que tu peux ? Tu veux nous en parler ou pas ?


C'est un projet qui me tenait à cœur depuis un certain nombre d'années. J'ai maintenant, aujourd'hui, je peux le dire, cette chance d'avoir été un peu malade, de faire. D'avoir mis ma tête sur le billot pendant un certain temps et d’avoir survécu à un cancer et plusieurs récidive, et donc il fallait que j'en fasse quelque chose. Et ce sera ce prochain projet en tout cas qui vont voir le jour. Et pour pas rentrer dans le pathos, c'est pas moi qui l'ai écrit, c'est mon chien.

Un roman de clébard et parce que je ne suis qu'un dealer de croquettes.


Donc, ça donne la couleur, une belle, belle image, une belle symbolique et surtout une belle trace.


Oui. Alors, ce moment de vie, c'est oui, c'est une trace pour ne rien oublier, et puis, surtout, c'est également pour donner quelques clés aux gens qui soient en soins intenses soit leur entourage, parce qu’il y a des choses qu'on ne dit pas, qu'on garde ou qu'on ne veut pas comprendre.


Mais, bien sûr, je te souhaite encore une très joyeuse année, et qu'est-ce que je peux te souhaiter pour 2024 ?


Le quatrième polar édité ça ce serait top !


Alors je le souhaite de tout mon cœur, j'espère te revoir très vite sur le plateau testé pour cette histoire de clébard. Et puis cette suite de polars. On peut retrouver ton livre dans toutes les librairies et également Ebook 

 

En Ebook que sur toutes les plateformes, si jamais les librairies n'ont pas le courage, la volonté et la possibilité de les commander, parce qu'aujourd'hui les règles ont un peu changé. Et la vie du livre et des fois un peu compliqué. Il est disponible partout. Sur toutes les plateformes et dans tous les formats.

 

Est-ce que t'as des séances de rencontres littéraires, de dédicaces prévues ?

Alors, je sais qu'il y en aura une au cours du premier trimestre, qui sera sur Alençon la date n'est pas encore fixée.

En revanche, celle qui est complètement fixée, c'est Nemours, dans le 77, les 27 et 28 janvier.

Et puis, sans vouloir rien dévoiler, il n'est pas impossible qu'on se rencontre vers Moult-Chicheboville début septembre.


Et bien, je te souhaite que toute la réalisation et l'épanouissement te suivent pour deux mille vingt-quatre, que ce soit dans la vie littéraire, dans ta vie en général, et à tous mes chers auditeurs, je vous souhaite bien évidemment une merveilleuse année 2024. Mes meilleurs vœux, la santé, c'est le plus important, et puis surtout beaucoup, beaucoup de livres.

Merci, Yannick pour cette interview et à mes chers auditeurs de m'avoir écouté. Merci à vous tous.





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